La scolarisation des enfants des anciens supplétifs
Sources des Archives de France
Les Archives de France mettent à disposition des ressources historiques accessibles à tous ceux qui le souhaitent.
Vous trouverez des documents répertoriés à la suite de l’arrivée en France de plusieurs milliers d’anciens supplétifs et de leurs familles après la guerre d’Algérie.
La Commission propose ici des documents sur la scolarisation des enfants des anciens supplétifs.
La scolarisation des enfants des anciens supplétifs
La solution des classes mobiles
Outre le problème du reclassement des anciens supplétifs après leur arrivée en France, se pose également celui de la scolarisation de leurs enfants : avec l’exode des rapatriés d’Algérie, le ministère de l’Éducation nationale doit en effet faire face à une très forte augmentation des effectifs scolaires dans un pays déjà en plein baby-boom : pour pallier l’insuffisance des équipements, l’installation de classes en préfabriqué, « mobiles », s’avère nécessaire dans tout le territoire.
Dès l’été 1962, le ministère de l’Éducation nationale, prenant en compte l’arrivée massive des rapatriés d’Afrique du Nord [Illustrations 1, 2], décide l’ouverture de classes supplémentaires en étudiant notamment la construction des programmes immobiliers pour les réfugiés [Illustration 3]. L’installation de classes mobiles avant la construction de nouveaux bâtiments résout le problème de manière provisoire [Illustration 2], mais leur nombre reste insuffisant car il faut prévoir, avec la fermeture à venir des camps de transit et de reclassement, la scolarisation des enfants des anciens supplétifs dans les communes où ils s’établiront, secteurs industriels en demande de main d’œuvre ou hameaux de forestage [Illustrations 3, 4, 5]
La situation est particulièrement problématique dans le sud de la France, où sont créés de nombreux hameaux de forestage.
Dans les Bouches-du-Rhône, malgré les demandes réitérées du ministère des Rapatriés, chargé des anciens supplétifs, et du préfet inspecteur général de l’administration en mission extraordinaire (IGAME) – qui alertent en juillet et août 1963 le ministère de l’Éducation nationale de l’ouverture prochaine des hameaux de forestage de Fuveau, Jouques et la Roque d’Anthéron –, l’attribution des dix classes mobiles estimées nécessaires par l’inspecteur de l’académie d’Aix n’a pas été effectuée à quelques jours de la rentrée scolaire, alors que les établissements scolaires voisins n’ont pas les capacités pour accueillir de nouveaux élèves, quand ils ne sont pas trop éloignés des lieux de résidence [Illustrations 6, 7].
En Haute-Corse, lors de l’implantation en 1963 du hameau de forestage de Casamozza sur le territoire de la commune de Lucciana, les autorités s’engagent à fournir trois classes mobiles [Illustrations 8, 9, 12], mais le ministère de l’Éducation nationale n’en attribue qu’une seule l’année suivante [Illustration 10], bien qu’une deuxième soit jugée indispensable [Illustrations 11, 12]. Malgré l’appui du ministère de l’Intérieur [Illustration 12], la demande, renouvelée par le préfet en 1965 [Illustration 13], est refusée [Illustration 14].
Ces difficultés sont dues au financement des classes mobiles, auquel doit être ajouté celui du logement du personnel enseignant et sa rémunération [Illustration 15].
En effet, si le ministère de l’Éducation nationale peut les subventionner intégralement grâce à des crédits spéciaux [Illustration 16], notamment dans le cas de 16 hameaux forestiers en 1964 [Illustrations 17, 18], les 7 5000 francs qu’il alloue la même année au ministère des Rapatriés [Illustration 17] ne sont pas suffisants [Illustration 19], comme les 10 000 francs accordés à Lucciana, qui, ayant déjà dépensé 30 000 francs pour l’installation d’une première classe, déclare ne pouvoir prendre en charge que les frais de montage de la deuxième [Illustration 8], malgré l’octroi possible de subventions préfectorales aux communes [Illustration 15].
Aussi les attributions de classes mobiles donnent-elles lieu à des négociations entre le ministère de l’Éducation nationale et celui des Rapatriés qui, devant l’urgence de la situation, en installe sur ses fonds propres [Illustration 19].
Contraint par l’épuisement de son budget [Illustration 16] le premier demande au second de lui établir une liste des cas prioritaires parmi ceux déjà signalés pour l’année 1964 [Illustration 17], au risque de ne pas assurer dans de bonnes conditions la scolarisation des nombreux autres élèves [Illustration 20].
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